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Les matériaux écologiques en architecture d’intérieur

Vous envisagez une extension ou une rénovation de votre logement et souhaitez vous orienter vers des matériaux écologiques ? Bien que louable, cette intention peut vite complexifier votre projet… Voici un petit panorama des solutions pour vous aider à y voir plus clair…

Qu’entend-on par ‘matériau écologique’ ?

Il nous semble important de préciser cette notion qui n’a pas le même sens pour tout le monde. L’écologie peut en effet revêtir plusieurs aspects :

  • L’impact sur la santé. Ainsi on évite les matériaux qui seraient source de pollution intérieure et donc toxiques pour la santé.
  • Des matériaux issus de ressources renouvelables et si possible locales (pour éviter un bilan carbone lourd lié à un transport sur de longues distances).
  • Un process de transformation raisonné, c’est-à-dire dont l’impact sur l’environnement est maîtrisé (qui nécessite par exemple peu d’énergie ou d’eau).
  • La durée de vie du matériau (et le maintient de sa qualité ou de ses propriétés à long terme) ainsi que les conditions de son recyclage s’il doit à terme être remplacé.

Soyez vigilants aux différentes mentions et labels que peuvent porter les produits. Ils ne couvrent pas systématiquement l’ensemble de ces critères. A titre d’exemple, le label international FSC pour la filière bois garantit que le produit est issu de forêts gérées durablement, mais souvent très lointaines.

On commence par les murs

A l’extérieur, dans notre région, la brique et le bois sont deux matériaux à privilégier.

La brique est fabriquée à partir d’éléments naturels comme l’argile, le sable et l’eau. Si sa cuisson nécessite d’importantes ressources énergétiques, celles-ci sont largement compensées par sa durée de vie. Notons que nous avons dans les Hauts-de-France encore plusieurs briqueteries en activité.

Côté bois, en ossature ou en bardage on peut citer le pin douglas et l’épicéa ou encore le chêne, le noyer ou le mélèze. D’autres préféreront les bois exotiques, très robustes, mais dont le bilan carbone est moins bon puisqu’ils sont sourcés loin de chez nous.

Moins courants mais très écologiques, on peut aussi parler de la paille, de la brique de bois ou encore du béton de chanvre, un mélange de chanvre et de chaux qui peut se présenter sous forme de bloc ou être projeté sur une surface.

En isolation intérieure, les matériaux les plus répandus sont la laine de verre, solution la plus économique (entre 20 et 25€/m²), et la laine de roche qui offre le même coefficient thermique mais avec une épaisseur moindre. On ne peut pas dire que les laines minérales soient très écologiques car elles nécessitent beaucoup d’énergie lors de leur fabrication et sont difficilement recyclables.

Quelles sont les alternatives naturelles ? On peut citer le chanvre, le lin, la ouate de cellulose (réalisée à partir de journaux recyclés), le liège, la paille ou encore la fibre de bois et la laine de mouton. Voici un petit tableau comparatif…
Notons que le prix varie. Le plus économique est le produit à souffler que l’on utilise pour les combles perdus. Pour l’isolation des murs plats, les isolants se présentent en panneau ou en rouleau ; le prix dépend alors notamment de l’épaisseur.

Isolant naturel Prix hors pause Avantages Inconvénients
Laine de bois 35 à 45€ /m² en panneau Offre un excellent confort d’été
Bon compromis entre performance et écologie
Resistance au feu médiocre
Abri apprécié de certains rongeurs
Laine de chanvre En rouleau ou en panneau de 20 à 30€ /m² Confort d’été supérieur aux laines minérales
Bon isolant acoustique
Imputrescible (adapté aux milieux humides)
Repousse naturellement les nuisibles
Pas de réels inconvénients
Ouate de cellulose En vrac : environ 10€/m²
En panneau entre 20 et 50€/m² selon l’épaisseur
Performance supérieure aux laines minérales ; idéale pour les grandes variations de température
L’isolant le moins cher en soufflage (pour des combles perdus par ex)
Le traitement au feu de certains produits est parfois insuffisant (il est compris entre M1 et M ; M1 étant le plus efficace)
Liège20 à 40€ / m² 20 à 40€ / m² Excellent isolant phonique et imputrescible (adapté aux milieux humides et les pièces d’eau) Coefficient d’isolation inférieur aux isolants minéraux
Laine de mouton 10 à 15€ / m² Excellente résistance au feu Cible des mites donc nécessite un traitement préventif
Lin En panneau ou en rouleau, de 25 à 40€ / m² Imputrescible
Bonnes performances phoniques
Résistance au feu médiocre : il faut donc vérifier sa classe de traitement au feu
Vérifier que votre produit ne présente pas de liant toxique
Laine de coton 20 à 25€ / m² Bonnes propriétés thermiques et acoustiques Nécessite beaucoup d’eau lors de sa fabrication

 

En complément, lire notre article sur l’isolation et la performance énergétique.

Pour la finition, l’alternative au placo-plâtre est la plaque de Fermacell©. Ses avantages sont très nombreux : il est plus robuste, offre une meilleure isolation acoustique et thermique et résiste mieux à l’humidité. Mais il présente aussi deux inconvénients non négligeables : son prix, trois fois supérieur à celui de son cousin le placo et son poids qui le rend difficile à mettre en œuvre.

Et enfin pour les peintures, elles sont désormais pour la plupart sans solvants. Si vous cherchez des produits biosourcés, vous trouverez des peintures à l’argile, aux protéines de lait ou encore à la chaux. Si vous préférez le papier peint, sachez que certains fournisseurs proposent désormais des produits fabriqués avec une part de papier recyclé et parfois même, des techniques d’impression plus respectueuses de l’environnement (il existe notamment le label Imprim’Vert).

Côté sols…

Vous aimez le bois ? En plus de sa robustesse et de son caractère intemporel, c’est un excellent choix de matériau écologique et durable. De la même manière que pour les murs extérieurs, on vous recommande de choisir une essence de bois locale pour votre parquet (chêne, hêtre, pin ou encore épicéa).

 

Le bambou est également une option intéressante. En effet, sa pousse est tellement rapide qu’il est l’une des ressources les plus renouvelables. Attention toutefois à bien choisir un produit présentant un écolabel qui vous garantit de faibles émissions toxiques comme le formaldéhyde.

Il existe désormais de nombreux revêtements de sols présentant des critères écologiques. Les fibres végétales, souvent en provenance d’Asie, comme le sisal, le jonc de mer ou le coco offrent à la fois un confort phonique et une isolation acoustique. La moquette reste quant à elle un excellent choix, à condition qu’elle soit réalisée à partir d’une majorité de fibres naturelles et d’un procédé de fabrication respectueux de l’environnement. Pour cela, optez pour des produits disposant d’un éco-label comme celui GUT, créé par l’association des moquettes écologiques.

Si vous préférez le carrelage pour ses propriétés hygiéniques et sa facilité d’entretien, pourquoi pas. En revanche, même s’il est très durable et peu toxique, sa fabrication s’avère souvent énergivore et sa mise en œuvre qui nécessite de la colle et des joints n’est pas un modèle d’écologie.

Même le béton se met à la mode de l’écologie ! Désormais, il est en effet possible de trouver du béton ciré à base de chaux et d’argile, et ainsi sans ciment ni solvants.

Enfin, il existe de plus en plus de références de linoleum (‘lino’) naturel, composé d’huile de lin, de farine de bois et de pigments naturels. Une solution qui peut s’avérer à la fois pratique et écologique.

Vous l’aurez compris, il est difficile de sourcer des matériaux qui cochent toutes les cases des critères écologiques. Il s’agit donc de procéder à des arbitrages entre vos goûts, votre budget et une empreinte écologique au moins limitée. Nous vous recommandons cependant de prioriser la durabilité et l’absence de nocivité pour la santé.
Et notons que, grâce à une sensibilisation accrue et la multiplication des normes ces dernières années, la plupart des produits ont déjà fait l’objet d’améliorations, notamment en matière d’impact sur la santé.

Pour aller plus loin…

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